Si vous m’avez eu en consultation, vous savez que je suis une grande adepte du jeûne intermittent 🙂
Nous allons voir plus précisément en quoi il consiste et ses intérêts… Pour ensuite parler du type de jeûne le plus classique : le jeûne hydrique.
Le jeûne intermittent, c’est quoi ?
Le jeûne intermittent consiste à vous arrêter de manger pendant un minimum de 16 heures, en profitant de la nuit, en sautant soit le dîner, soit le petit-déjeuner.
La plupart des personnes choisissent en général de sauter le petit-déjeuner car elles se lèvent plus tard, n’ont pas faim le matin… C’est assez facile à mettre en place.
Se passer du dîner par contre, c’est plus compliqué, vu que notre vie social tourne autour de ce repas. En France, ce repas est l’un des plus importants pour se retrouver, parfois manger copieusement entre apéritif et resto, c’est le moment de « réconfort » de la journée…
Et pourtant c’est de loin le repas le plus intéressant à sauter : nos capacités digestives sont moindres, on a moins besoin d’énergie (après on dort…), on dort mieux le ventre léger et on favorise la perte de poids (pour ceux qui en auraient besoin)
Sauter le petit déjeuner, mon avis
Je ne suis pas dogmatique en ce qui concerne le « il faut » ou « il ne faut pas » en naturopathie, et voilà ce que je voudrais vous dire :
Il y a des personnes qui n’ont pas d’appétit le matin, donc ne mangent pas, se sentent en forme comme cela et c’est très bien.
Cependant il y a aussi les principes de la « chrononutrition » qui prônent de prendre un bon petit déjeuner, surtout s’il est salé (du moins non sucré), protéiné et gras.
En effet, manger protéiné le matin permet de favoriser la synthèse de dopamine, qui est l’hormone qui permet de se lever du bon pied le matin avec de l’énergie.
Il semblerait que nos ancêtres jeunaient le matin jusqu’à trouver de la nourriture donc sauter le petit déjeuner le matin ne semble pas non plus anti-physiologique outre-mesure.
Alors matin ou soir ? Le choix dépend comme toujours de différents paramètres : notre fonctionnement propre et notre rythme de vie.
J’ai tendance à conseiller de sauter le repas du soir car j’ai souvent des cas de personnes fatiguées et qui demandent à perdre du poids. Mais pour d’autres raisons spécifiques (personnes aux repas déjà bien équilibrées, à la faible capacité digestive) je pourrais conseiller à la personne de jeûner le matin.
Les avantages du jeûne intermittent par rapport au jeûne long
Comme vous ne sautez qu’un seul repas, il n’y a pas de préparation à faire, pas d’anticipation requise ! Et pas d’éviction d’aliment les jours précédents, ce qui peut s’avérer contraignant, et frustrant.
Egalement, il est facile à intégrer dans sa vie quotidienne.
Autres avantages santé :
- Perte de poids sur le long terme
- Baisse des risques de maladies cardiovasculaires et de diabète
- Stabilisation des rythmes circadiens (jour/nuit)
- Amélioration de la performance du système immunitaire
- Meilleure gestion des pulsions alimentaires
- Production d’antioxydants qui aident à prévenir le vieillssement
- Augmentation du métabolisme : concrètement, cela signifie que vous avez plus d’énergie et consommez plus de calories même au repos
- Plus grande clairvoyance donc amélioration de la mémoire et de la concentration. En cas d’examen, exit le guronsan ou même la vitamine C, passez au jeûne intermittent !
Le jeûne intermittent a donc de nombreux bienfaits, qu’est-ce-qui vous empêche maintenant de le mettre en place dans votre quotidien ? 😉
Le jeûne long ou « jeûne hydrique »
En complément du jeûne intermittent, le jeûne « long » est intéressant. Il existe plusieurs types de jeûnes longs mais le plus classique est le jeûne hydrique, qui consiste à ne plus rien manger mais continuer de boire (de l’eau voire des tisanes) pendant la période de jeûne.
Il a les mêmes avantages que le jeûne hydrique sauf qu’il va plus loin car le corps change de mode de fonctionnement pour passer à ce qu’on appelle la « cétose ». C’est un fonctionnement qui permet notamment :
- un profond nettoyage du sang,
- une régénération des cellules,
- l’augmentation de l’hormone de croissance, qui lutte contre le vieillissement cellulaire
- diminution de l’inflammation
- rééquilibrage du microbiote en faveur des bonnes bactéries (attention : pour certains troubles digestifs bien corsés type SIBO, le jeûne long peut être contre-indiqué)
- amélioration du mental, meilleures capacités d’adaptation
Jeûner une journée
Le jeûne peut être effectué dans une période où on est en forme, dans le plus grand repos, avec une activité physique douce et des temps de ressourcement telle que la marche, relaxation, yoga…
La 1ère fois
La phase de préparation au jeûne hydrique
J-2 : pas d’alcool, café, tabac, sucre raffiné, protéines animales
J-1 : retirer les lipides et les céréales de l’alimentation. La veille au soir : consommer une soupe de légumes verts (endives, blette, haricots verts, fenouil, céleri branche…) pour que l’apport de fibre favorise l’assainissement du tube digestif.
Jour de jeûne
Consommer de l’eau et des tisanes (romarin, mauve…) à volonté
La remontée alimentaire
J+1 : réintroduire des jus de légumes crus ou de la soupe de légumes verts progressivement, en petite quantité au début.
J+2 : réintroduire les céréales et matières grasses
J+3 : réintroduire l’alimentation habituelle (poisson, œuf…)
Les fois suivantes
Il est possible, de réduire les phases de préparation et de remontée alimentaire à 1 jour chacune.
A tester :
- la veille du jeûne, il est possible d’utiliser des plantes riches en mucilage comme le lin broyé ou le psyllium pour favoriser le balayage intestinal.
- le jour du jeûne : on peut favoriser le transit le matin en buvant un bol d’eau + ½ cuillère à café de sel de Nigari (chlorure de magnésium – magasin biologique). Si le goût est trop désagréable, boire frais et avec un filet de jus de citron.
Contre-indications au jeûne
Le jeûne est contre-indiqué dans certaines situations et ne doit pas être effectué sans vérification de ces contre-indications. Les signaux d’alertes qui doivent entraîner l’interruption du jeûne sont : insomnies, délires, hypotension artérielle, bouffées d’angoisse, crise de spasmophilie, de tétanie, anomalie du rythme cardiaque, faiblesse générale importante.
Demandez l’avis de votre médecin avant de jeûner si vous avez un poids insuffisant, si vous avez des antécédents de troubles alimentaires.
Ne pratiquez pas le jeûne intermittent si
- vous essayez de concevoir
- vous êtes enceinte
- vous allaitez