En tant que naturopathe, futur naturopathe ou client, peut-être vous êtes vous déjà posé, comme moi, des questions sur le positionnement de la naturopathie en France dans le contexte médical et même légal. Dans cet article je fais le point avec vous : je repose les bases de la naturopathie et la médecine et je parle de la situation légale de la naturopathie en France.

La naturopathie frôle la médecine mais ne s’y frotte pas

On me dis souvent : “Ah, tu es naturopathe, tu soignes avec les plantes c’est ça ?”. Eh bien non, je ne soigne pas. Seuls les médecins ont le droit de le faire. 

Pour ne parler que de la différence entre naturopathie et médecine (un autre article sera consacré à la naturopathie plus en détails), un naturopathe n’a pas de patients mais des clients ; le naturopathe ne pose pas de diagnostic mais effectue un bilan de vitalité. Le médecin traite frontalement la maladie et les maux en général, le naturopathe cherchera à identifier la cause de ceux-ci, et trouver un levier naturel permettant que le corps rétablisse son équilibre lui-même (pour en savoir plus je vous renvoie à mon article « La logique naturo« ).

En gros, le naturopathe intervient en amont mais n’est en aucun cas là pour se substituer au médecin en cas de besoin. Les rôles et objectifs sont différents, distincts, mais aussi complémentaires.

Ce que la naturopathie n’est pas

Quand vous allez demander un conseil au magasin bio du coin parce que vous avez encore attrapé « la crève », et que le conseiller vous proposera une huile essentielle antimicrobienne et des pastilles pour la gorge à la propolis, ce n’est pas de la naturopathie : c’est de l’allopathie verte, ou de la « naturalopathie ». C’est-à-dire qu’on vous donnera un conseil pour soulager un symptôme, avec des moyens naturels. 

Comprenez-vous la « nuance » ?

La place du métier en France

La naturopathie est une médecine non-conventionnelle, qui ne fait pas officiellement partie des professions de la santé en France. Certains organismes représentatifs de la profession (la FENA -Fédération française des écoles de naturopathie- notamment) œuvrent pour une reconnaissance de cette pratique en France.

Aujourd’hui la naturopathie n’est pas un métier reconnu par l’Etat en France. Ni les formations ni la pratique ne sont pour le moment encadrées. Cela signifie concrètement que n’importe qui peut coller une plaque de naturopathe devant sa porte, sans aucune formation…
Des organisations se sont créées -comme dans d’autres domaines du bien-être tel que le massage par exemple-, pour fédérer les écoles et les naturopathes : la FENA recense en 2020 8 écoles qui répondent à sa charte de qualité de formation. L’OMNES (Organisation de la Médecine Naturelle et de l’Education Sanitaire) accepte comme adhérent tout naturopathe ayant effectué une formation longue en présentiel.

En 2017, une nouvelle a fait l’effet d’une petite bombe dans le milieu de la naturopathie : le CFPPA de Hyères, dans le Var, a vu reconnaître par l’Etat sa formation en “Conseiller en naturopathie”. Celle-ci est répertoriée au répértoire RNCP au niveau III (équivalent BTS). Il existe sa petite sœur à Mirecourt, petite bourgade des Vosges (où j’ai habité et dont je garde un souvenir ému), et d’autres antennes sont également en cours d’ouverture.

Il faut bien avoir en tête que c’est la formation qui est reconnue et non pas le métier.

Néanmoins, cette reconnaissance reste une énorme étape pour la progression de la reconnaissance de la naturopathie en France.

Vous cherchez un naturopathe ? => Vers qui vous tourner

Pas évident de s’y retrouver parmi la myriade de naturopathes et la diversité des formations qu’ils ont suivi.

Pour ma part, je conseillerai de contacter le naturopathe en amont et de lui demander son cursus de formation. J’aurais tendance à me méfier des profils couteaux-suisse, qui ont pleins de spécialités mais finalement sont moins focalisés sur l’essentiel, mais c’est évidement à voir au cas par cas. Je conseillerai également de vous tourner vers un naturopathe qui a fait une école agréée par la FENA (Anindra à Nantes ; Aesculape à Aix-en-Provence et Lyon ; Académie de Vitalopathie à Dijon ; CENATHO à Paris ; Ecole Dargère Univers dans la Vienne ; Euronature à Paris, Lille, Lyon, Aix-en Provence, Toulouse, Bordeaux ; Institut Hildgardien dans le Morbihan, Isupnat à Paris). A ce jour c’est pour moi la garantie la plus forte d’avoir affaire à un bon naturopathe. Il me semble que les CFPPA d’Hyères et Mirecourt offrent de bonnes bases techniques en naturopathie mais sont moins tournés vers la professionnalisation. Et je suis bien d’accord avec cette citation de F. Dubois :

A noter qu’en dépit de faire bouger positivement les lignes, ces formations en naturopathie nouvellement reconnues ne sont pas exclusives pour exercer le métier et, surtout, leur contenu n’est pas nécessairement plus qualitatif que celui proposé par d’autres organismes.

Votre choix se fera également en fonction de votre propre sensibilité : nombreux sont les naturopathes qui ont choisi une spécialisation particulière : les plantes, les techniques manuelles (réflexologie, massage), la cuisine santé, l’énergétique, un type de client particulier (enfants, femmes enceintes, sportifs…), ou encore une famille de pathologie (problèmes gynécologiques, intestinaux, allergies, maladies auto-immunes…). Autant d’affinités qui vous aideront dans votre choix.

In fine, le choix de son naturopathe restera tout de même propre à vous même, vos ressentis, vos besoins… Un peu comme vous choisiriez votre psy !

Et combien ça coûte ?

Il existe deux types de consultations en naturopathie : la première, et les suivantes. La première dure en général 1h30, elle coûte en général plus cher : compter en moyenne 70€ la séance (plus si vous êtes à Paris). La deuxième séance dure en général 1 heure et coûte en général autour des 50€.

Il est rare et pas forcément opportun de ne se rendre chez son naturopathe qu’une seule fois, car il est nécessaire d’avoir un suivi pour ajuster les conseils au fur-et-à-mesure de l’amélioration de l’état de santé du client.

Peut-être vous dites-vous que ça coûte cher. C’est vrai, c’est un certain coût, bien que nombre de naturopathes prêtent une attention à conseiller des techniques peu onéreuses. Cela remet en question la vision des choses , dans ce pays où on a l’habitude de ne pas payer pour sa santé. Ce vaste sujet refera l’objet d’un autre article.

N.B. : de plus en plus de mutuelles remboursent la naturopathie, renseignez-vous auprès de la votre !

En bref…

La naturopathie n’est pas une formation réglementée et reconnue en France.
Elle se limite strictement à donner des conseils pour améliorer sa santé, pas pour soigner sa maladie qui est du rôle du médecin.
Pour choisir son naturopathe, mieux vaut se tourner vers un praticien formé par une école agréée par la FENA et bien se renseiger sur le praticien en amont.

Et pour en savoir plus…

L’article de Nana-turopathe qui explique plus en détail la place de la naturopathie en France.

Catégories : NaturoRéflexion